Emmanuel Davidenkoff sur France Info ...
...explique aujourd'hui que l'argument de Xavier Darcos (une réduction des effectifs d'élèves justifie une réduction du nombre des postes d'enseignants) ne tient pas. Selon le spécialiste de l'éducation pour France Info, il n'y a pas proportionnalité. Ni en cas de hausse ni en cas de baisse des effectifs.
Pourtant, la préparation d'une rentrée scolaire commence par la communication des prévisions d'effectifs de l'année suivante. Le coefficient H/E qui détermine le nombre d'heures de cours hebdomadaires par rapport au nombre d'élèves attendus (coefficient très légèrement supérieur à 1) permet d'en déduire la dotation globale horaire, DGH, qui va être attribuée à chaque établissement. Pour 1 000 élèves attendus avec un coefficient de 1,1 (par exemple et pour prendre des nombres simples), 1 000x1,1=1 100 heures d'enseignement seront attribuées. Sur ce total, un pourcentage, décidé par le ministère, détermine le nombre d'heures qu'il faudra distribuer en heures supplémentaires. S'il faut en répartir 100, il restera 1000 heures correspondant à un nombre de postes budgétaires. S'il n'y avait que des professeurs certifiés dont le service hebdomadaire est de 18h, 1 000/18= 55,5 postes.
Les chefs d'établissements ont alors la responsabilité, depuis la mise en place de l'autonomie, de prévoir, pour l'année suivante, et compte tenu des moyens attribués, s'il faut créer ou supprimer des postes budgétaires de professeurs. Il y a des choix qui relèvent de la responsabilité du proviseur ou du principal et qui sont soumis au conseil d'administration de l'établissement.
Depuis des années il y a donc proportionnalité directe entre le nombre des élèves et le nombre des professeurs. Cette proportionnalité est globale.
S'il y a des classes chargées avec plus de trente élèves, il y en a d'autres dans des disciplines telles que les lettres classiques, les langues vivantes autres que l'anglais et l'espagnol, les matières optionnelles, où les effectifs sont entre trois et dix élèves par division. Le maintien d'un enseignement devant trois élèves coûte cher à l'établissement qui doit en conséquence "charger" d'autres groupes dans les autres disciplines. Ceci relève de la politique choisie par l'établissement. Et là, il n'est plus question de proportionnalité entre le nombre d'élèves et le nombre de professeurs.