Le petit pont massacreur...

...est un jeu barbare qui ne date pas d'hier. J'ai pu l'enrayer dans le collège que je dirigeais voici cinq ans après avoir constaté que la victime était toujours un joueur consentant.

Le jeu consiste à faire passer entre les jambes d'un joueur une balle ou un ballon. Lorsque ceux-ci sont interdits ou confisqués, les élèves confectionnent avant la récréation un "ballon" avec du papier roulé en boule et maintenu avec quantité de ruban adhésif. La règle, connue et acceptée par tous, désigne la victime qui n'a pas pu éviter le ballon, et c'est alors la ruée qui ressemble à un véritable lynchage. Tous les coups pleuvent avec violence dans une mêlée incontrôlable.

J'ai toujours expliqué aux surveillants qu'un surveillant surveille mais que deux (ou trois ou plus) ont tôt ou tard tendance à bavarder et ne surveillent plus. Il est impératif qu'ils soient séparés dans la cour de récréation et nécessaire qu'ils soient le dos au mur afin que rien ne  survienne qu'ils ne puissent remarquer.

La récréation est le moment où peut se dérouler le "petit pont" c'est pourquoi je me suis toujours efforcé d'être aussi dans la cour. Dans ces conditions le jeu peut être arrêté à peine commencé et avant qu'il ne soit trop tard. Je reconnais qu'il faut une vigilance sans faille.

Nos petits e.i.p. ne sont pas amateurs de ce jeu qu'ils jugent à sa juste valeur de sauvagerie.

En revanche, le jeu du foulard que la presse associe, en ce moment au précédent, est plus discret et donc plus difficile à prévenir; d'autant plus qu'il peut se "pratiquer" n'importe où. Pour ce dernier sujet un travail individuel familial ou collectif est le seul moyen de prévention.