Jean-Didier VINCENT.....
...vient de publier Voyage extraordinaire au centre du cerveau chez Odile Jacob. (*)
Il aborde une question nouvelle: Comme la plupart des organes, les neurones se régénérent et continuent de se développer tout au long de la vie.
L'homme est le seul animal qui naisse avec un cerveau inachevé mais prêt à intégrer les informations venant du monde extérieur. Si personne ne communique avec un nouveau-né (pas de son, pas d'image), l'esprit de l'enfant ne pourra pas se développer.
La plasticité cérébrale organise le cerveau en fonction des interactions avec autrui. Avec la vieillesse le cerveau s'atrophie lentement mais le maintien de l'activité cérébrale peut provoquer la formation de nouveaux réseaux neuroniques.
Il existe des prédispositions génétiques à la maladie d'Alzheimer (pour une faible partie des cas)mais les lésions provoquées dans le cerveau par cette maladie peuvent être d'autant plus masquées que le cerveau aura été maintenu en éveil et que le champ des connections neuronales aura pu continuer à évoluer.
Que les défenseurs du rôle de l'école se rassurent, comme nous l'avons écrit dans Le Paradoxe de la précocité intellectuelle, le "cablage "initial du cerveau a besoin d'être achevé par les apprentissages.
Il y a encore des inquiets qui pensent "racisme" à chaque fois qu'ils entendent le mot "génétique". Ce matin encore sur France Inter à l'occasion de l'anniversaire de l'Institut Pasteur, un auditeur demandait à un généticien chercheur s'il se rendait bien compte qu'il contribuait à alimenter les thèses racistes. La réponse fut digne: La génétique n'est pas tout mais elle est une partie du tout.
(*) JD Vincent est membre de l'Académie des sciences, professeur à la faculté de médecine Paris Sud.
Page 107 de la dernière édition du Paradoxe j'indiquais que Jean-Didier Vincent, président du Conseil National des Programmes avait organisé à la Sorbonne un colloque intitulé "Culture scolaire et ennui". Je concluais: "c'est devant ces élèves (comparés aux rats Fischer) que l'enseignant doit faire de son cours un "objet de désir".