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Le blog des eip
21 mai 2007

France Info....

...a invité Xavier Darcos hier.

Aujourdh'hui, cest gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU qui joue son rôle d'opposant et qui rappelle qu'il a, pendant la campagne électorale présidentielle, toujours été hostile aux projets de suppression de la carte scolaire. Les secteurs géographiques de recrutement jouent, selon lui, un rôle favorable au brassage social.

J'ai pendant ma carrière de principal de collège public observé que les militants syndicaux (et même les professeurs d'IUFM) qui théorisent les vertus de la sectorisation savent distinguer la théorie et la pratique. Ils sont les plus doués pour les stratégies de contournement en ce qui concernent leurs propres enfants.

J'ai noté également que les effets pervers du système, lorsqu'il n'est pas contourné, conduisent au résultat inverse de l'objectif prétendu. Il n'y a pas de mixité sociale dans les secteurs où l'habitat est homogène. Les habitants des quartiers défavorisés sont obligés de scolariser leurs enfants dans des collèges "défavorisés socialement" et les habitants des beaux quartiers scolarisent naturellement leurs enfants dans des collèges "favorisés socialement" (mais qui reçoivent sensiblement moins de moyens horaires et financiers).

Qui demande des dérogations au secteur de recrutement? Les familles modestes voire en situation sociale difficile mais qui ont l'ambition de la réussite scolaire pour leurs enfants et qui redoutent (à tort ou à raison) le collège situé près de chez eux. (Heureusement,la réputation d'un établissement peut changer en quelques années si le chef d'établissement et l'équipe qui l'entoure  savent redonner confiance aux familles.)

Les inspections académiques sont intransigeantes envers les demandeurs démunis.

Dans le cas qui nous occupe sur ce bloc-notes, j'avais constitué des équipes volontaires pour accueillir les petits précoces,( dont certains étaient aussi surdoués) dans les deux derniers collèges que j'ai dirigés. Le bouche à oreille a rapidement conduit des familles de plus en plus nombreuses à demander une dérogation au secteur scolaire de recrutement pour inscrire leurs enfants (eip avérés par psychologues) dans notre collège. Il y avait là un projet particulier comme d'autres établissements peuvent en concevoir dans différents domaines.

La demande légitime des familles fut pourtant refusée par l'Inspection Académique qui invoquait la fameuse loi d'orientation de 2005 selon laquelle, les eip devant être accueillis partout, il n'y avait plus de raison de les regrouper ici ou là.

J'ai déjà écrit ici que le résultat fut à chaque fois de précipiter les familles vers un enseignement privé beaucoup moins ...borné.

Quand Xavier Darcos aura règlé le problème de la carte scolaire il pourra se pencher sur ce qui justifie encore l'existence des Inspections Académiques.

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Commentaires
S
Une des raisons de demande de dérogation, d'ailleurs prévue par les imprimés ad hoc, est le choix d'une langue dont l'enseignement n'est pas assuré dans l'établissement.<br /> Cette cause pourrait facilement être supprimée, et laisser un bien plus grand choix aux familles, si les établissements qui n'assurent pas telle ou telle langue disposaient d'un budget leur permettant d'inscrire illico l'élève au C.N.E.D. en "complément d'enseignement". Et si les établissements étaient équipés d'un laboratoire de langue (il ne s'agit que de lecteurs de DVD et casques, ou d'ordinateurs munis d'un lecteur de DVD et d'un logiciel permettant une gestion fine de la lecture du son, ce n'est pas "le Pérou").<br /> Cela éviterait qu'on se lamente sur "le nombre trop faible d'élèves qui étudient l'allemand en première langue", sur la "quasi disparition de langues désormais dénommées rares" (le russe en est une...).<br /> Les professeurs qui enseignent encore ces "langues rares" sont généralement en sous-service, ce qui n'offusque en rien les Inspections Académiques ni les Rectorats.
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D
Fab, vous résumez très bien une des causes de l'échec non pas du système (qui heureusement présente de nombreux contre exemples) mais de ces établissements où l'incompétence fait des ravages et pour lesquels la succession ininterrompue des réformes n'est d'aucun secours. Un chef d'établissement dynamique (pour montrer l'exemple), courageux (pour surmonter les conflits et l'absence de soutien de sa hiérarchie),présent sur le terrain (au lieu d'être absorbé par de multiples sollicitations extérieures), des équipes enseignantes et administratives présentant les mêmes caractéristiques et voilà qui dispenserait de rechercher désespérément une vaine nouvelle réforme qui tournera dans le vide.<br /> On se moque déjà ce matin du conseil de Xavier Darcos qui préconise de vouvoyer les élèves. Pourtant, j'ai rappelé aux personnels de mon établissement, à chaque prérentrée, que l'exemple est le premier outil pédagogique.<br /> Il a fallu d'abord faire respecter la loi Evin sur le tabagisme (car comment enseigner de façon crédible si on ne respecte pas la loi et en ajoutant "faites ce que je dis mais pas ce que je fais"). Il a fallu aussi expliquer aux professeurs qu'il est mauvais de remonter en cours avec son gobelet de café au milieu des rangs, d'arriver en retard (tout en sanctionnant les élèves qui ne sont pas à l'heure), de manquer d'ordre au point d'égarer des copies, d'être illisible au tableau, inaudible en classe, de parler avec mépris aux élèves (le tutoiement présente quelques inconvénients)et enfin il est mauvais de venir travailler en tenue négligée. J'ai même dû renvoyer chez lui un jeune professeur qui venait faire cours en short (il n'était pas professeur d'EPS).<br /> Voilà, cher Fab, quand tout se passe mal, la réputation de l'établissement s'écroule. Avec ou sans carte scolaire.<br /> dj
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F
si une équipe performante peut faire d'un collège lambda un établissement recherché, l'inverse est hélas vrai ! là où mes enfants sont scolarisés, l'équipe est totalement incompétente et même nocive puisque les personnes ne s'entendent même pas entre elles ! la CPE ne fait pas ce que veut la principale, cette dernière ne peut rien déléguer puisqu'elle n'est pas suivie elle est donc totalement débordée par des problèmes de robinets (au sens propre !) et torpillée par sa CPE qui rajoute de l'huile sur le feu des parents inquiets, autant dire que le projet d'établissement est loin très très loin...résultat des courses : des profs démotivés, bousculés, des élèves désorientés, des parents affolés, ...nous avions pris la décision de passer au privé il y a déjà quelques temps et nous en sommes plus que confortés et ô surprise, rien que dans la classe de mon fiston (4ème) ils se retrouveront à 3 dans le même collège privé l'an prochain...hissons le drapeau blanc, pas question que les enfants payent les errements des adultes...
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