FRANCE INTER invite Alain BENTOLILA...
...Ce matin à l'occasion de la sortie la semaine prochaine chez Odile Jacob de son livre Le Verbe contre la barbarie.
Il explique l'importance du langage qui réduit la violence. Nous voyons tous les jours dans nos collèges que les plus violents sont ceux qui s'expriment oralement le moins bien.
Il indique au passage combien les cours pompeux et ampoulés tiennent les parents à l'écart. L'enseignement confisqué par le jargon de pseudo spécialistes empêche les familles qui le voudraient d'apporter à leur enfant le soutien familial indispensable, puisque l'école ne suffit pas.
Les ravages provoqués par les mathématiques "modernes " dans les années 70 n'ont servi de leçon à personne. Ni aux formateurs d'enseignants d'EPS (souvenez-vous du référentiel bondissant à la place du mot ballon) ni aux formateurs d'enseignants de la grammaire (baptisée Observation réfléchie de la langue). Le vocabulaire des spécialistes devrait rester dans le cadre des spécialistes et ne gagne rien à être utilisé dans le domaine public.
Il faut revenir à des mots simples que les familles connaissent et qui ne seront pas du "chinois" pour nos élèves.
L'enseignant n'a pas besoin d'être abscon pour se valoriser . Comme le disait Rivarol, ce qui se conçoit bien s'énonce clairement.
Et dans les classes, s'il y a un ou deux élèves qui prennent plaisir à manier un vocabulaire riche, varié, adapté et précis au lieu de tout résumer à "c'est trop" ou à "mortel", il faut voir si par hasard il ne serait pas précoce. Et mieux vaudrait éviter de se moquer de son goût pour le langage.